mercredi 30 mai 2012

Gildemeister (il s'app'lait Hans)


Je me souviens parfois de ces après-midi de juin
Je tuais des heures sombres adolescentes et boutonneuses,
Affalé et suant au fond d’un fauteuil en rotin,
Les mouches bourdonnaient au creux de mes aisselles humides.
Gildemeister, il s’app’lait Hans (bis)

Ses cheveux étaient longs, enserrés dans un bandeau blanc,
Il ne souriait jamais, c’était un étrange chilien,
La démarche dandy, ne forçant jamais son talent,
Il avait le toucher du grand Vitas Guérulaitis.
Giildemeister, il s’app’lait Hans (bis)

Où es-tu maintenant, où risques-tu ta quarantaine,
Au son des travellers chèques ou celui des bandonéons,
J’ai largué ma jeunesse, je cours je cours à perdre haleine
Les Sampras Agassi ne me font plus aucun effet,
Les Sampras Agassi ne me font plus aucun effet, 
Les Sampras Agassi ne me font plus aucun effet.


samedi 26 mai 2012

Je me souviens (3)


Le mur bordeaux
qui borde l'avenue
qui mène à la gare
le mur bordeaux
te tombera dessus
un jour 
sans crier gare.


vendredi 18 mai 2012

Je me souviens (2)

J'ai repris l'idée de la balade autobiographique 


Les yeux éteints
les teints blafards
les hommes  en gris.
Je me souviens
on y mangeait 
les jours de rien.
Rue Baudrairie.

mercredi 16 mai 2012

Le mont chauve

Le loup des steppes
avide en reste de séjour
abruti de son pas lourd
le sol humide des forêts.
Femmes austères
aussi le font
l'amour
avec ceux-là qui sèchent
aux portes des maisons secrètes
et pour toujours.

mercredi 9 mai 2012

La nuit armoricaine

Toujours datant , des jets de mots aux jeux de mots.

La nuit d’un breton
C’est le nez d’un anglais.
C’est ainsi.
Fest-noz
N’est pas une
coke party.
Juste une
fête de nuit.
Please
Don’t let me be
misunderstood
La nuit
C’est aussi net.
Net, c’est gallo.
C’est pas nèt en gallo,
C’est net
C’est patois.
C’est pas moi non plus,
Moi c’est mai
Mais on dit je t’aimais :
J’étis en diot o tai
La nuit est noire
Et black is black
C’est une rengaine
Mais neir est neir.
C’est du gallo,
Et du eo du
C’est du breton.
Les nerfs à fleur de peau
Ça c’est français
Chacun son dû,
Aussi français
Que les vaches
seront bien gardées.

dimanche 6 mai 2012

Grand Bobiat

Un poème qui date déjà. D'ailleurs tout date.


On a tous not’ place ici bas grand bobiat
On a tous not’ place 
On a tous not’ bolée à baire
Not' bolée d'kro ben doreu 
Qui frétille dans l’gosieu 
Not' bolée d'kro
Ur banne bier mar plij
Ur banne bier ou j’tue l’chien  
On a tous not'place ici bas grand bobiat 
On a tous not’place 
On a tous not’mijaureu  
Not’ mijaureu à brouteu dans l’nair  
Not’ mijaureu sèche comme un coup de trique 
Not’ mijaureu grasse comme une grosse truie 
Not’ mijaureu qu’est pas Claudia pour sûr 
C’est pas Claudia faut bin s’y faire 
On n’est pas non plus Gary Cooper 
Et pis qu’importe le flacon 
Pourvu qu’on ait d’la fesse 
On a tous not’place ici bas grand bobiat 
On a tous not’place 
Alors relève la tête 
Eh mon gars tins ta drête 
Arrête de pigner sur ta goule 
Tu vas finir chez les maboules 
Tu vas t’faire mal avec c’t’engin 
Donne ma ta pétoire grand machin 
Donne ma ta pétoire 
Grand crétin 
On a tous not’place ici bas grand bobiat 
On a tous not’place 
Même ta.

mardi 1 mai 2012

Je me souviens

Pendant quelque temps, le temps qu'il faut  généralement à mon désir pour s'évanouir aussi vite qu'il s'est formé, j'ai projeté de recouvrir ma ville de poèmes placardés en certains lieux, lieux de  souvenirs, lieux de fantasmes, lieux parcourus ou habités, comme autant de bornes racontant ce qu'on pourrait appeler une autopobiographie

Trois poèmes ont survécu

                                            ***
  

La rue du père Maunoir reposait.
J'avais faim
Je trainais avec moi un silence exalté.
Des projets s'échauffaient.
La gare se reflétait dans l'asphalte brûlant.
Les jardins débordaient
Les balisiers sauvages côtoyaient les cormiers.
Mon corps se répandait sous un parka usé.
La rue du père Maunoir
reposait.
J'avais faim
d'avenir et d'espoir.
Je partais.


                                            ***

Impasse Sainte Marie
L'école américaine
Les filles étaient jolies
Mais déjà si lointaines.


                                            ***

Vieille maison pâle, 
Te souviens-tu de l'ogre barbu
De cet air si souvent entendu
Sol ré sol la ré
La si la sol la si do ré